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PRÉFACE



André Baillon est mon aîné ; s’il n’a pas encore beaucoup publié, il a du moins beaucoup écrit. Et moi je n’ai aucun roman à mon actif. C’est dire que je suis loin d’avoir les titres qu’il faudrait pour présenter ce livre. Je ne puis le faire qu’en m’autorisant de mon attachement pour lui et de mon amitié pour son auteur
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La première œuvre d’André Baillon qui ait été imprimée, Moi, quelque part… est parue, l’an dernier, dans une édition malheureusement trop restreinte ; elle n’a pu qu’enchanter quelques privilégiés et leur révéler un écrivain de race ; mais je ne doute pas qu’il soit bientôt donné à tous de connaître ce très remarquable ouvrage qui est à la fois d’un poète, d’un philosophe et d’un bienveillant ironiste.

Georges Eekhoud a écrit de Baillon : « Ce sceptique se double d’un mystique et cette alliance n’est pas le moindre des côtés originaux de ce talent à la fois pondéré et primesautier… Comme Jules Renard, mais peut-être plus souvent que lui, et s’apparentant aussi par là à l’humour anglais des Lawrence Stern et des Charles Dickens, André Baillon s’élève au ton le plus poignant ; et pour être discret et contenu, ce dramatisme ou ce lyrisme n’en est que plus pathétique… Et tout le temps, et quel qu’en soit le