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toujours, c’est de la boue à ses culottes.

Tu aurais envie de gronder. Tu dirais :

— Embrasse-moi d’abord. Mais comment te laisse-t-on partir ainsi ? Viens que je te brosse.

Parfois, il y viendrait de lui-même :

— Regarde, maman, il y a là un bouton qui ballotte.

Alors tu serais fière :

— Ta femme est encore bonne à quelque chose.

Pendant la semaine, il te serait arrivé des aventures. Par exemple, en la relevant, si tu avais cassé une assiette. Tu en montrerais les morceaux. Ou bien tu aurais fait un mauvais rêve ; ou bien retourné dans ta tête ce problème : comment croquer cette forme pour mon chapeau d’hiver ?

Tu consulterais Henry. Tu verrais cela dans ses yeux ; il ne te reprocherait plus : « Comme tu es matérielle. » Il songerait : « Toute une semaine à se taire, elle a besoin de parler. C’est d’ailleurs bon une maman qui radote. »

Tu demanderais :

— Est-ce que, vraiment là, je radote ?

— Mais non, maman, va…

Tu irais…

Il n’y aurait qu’une chose. Tu te surveillerais pour ne pas lui parler de cette Germaine Lévine, parce qu’après tu en avais du chagrin. Et, pourtant, je me demande si je fais bien de le dire, une fois il t’aurait envoyé un mot : « Viens vite, Germaine est malade », et tu serais accourue : « Que dois-je faire ? » Alors, il faudrait bien que tu saches :

— Comment va-t-elle à présent ?

Il t’arriverait aussi de dire :