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écrivait des contes ; qu’il existait à cette époque un certain Boulant, dont on disait : « Oh ! celui-là ! » et qu’ainsi :

— Madame, je le sais, entre copains, parler de certaines choses est défendu, cependant…

— Fi ! disait la Madone, l’amour est un microbe.

— Pouah ! ajoutait Henry, l’amour, quel microbe.

Tellement « Pouah », qu’ils en riaient.

Et, sans doute, que la Madone répétait à l’Impéria — oh ! pas le rire — mais le sérieux de ces confidences, car, après, Impéria, on l’aurait crue moins dure, plus disposée à mettre, au bout de ses subjonctifs, un rien d’ouate.

Un jour, Impéria ou Madone, Henry se trouva marcher à la gauche d’une Germaine Lévine qui avait dit :

— Ne trouvez-vous pas, il fait chaud ; sortons un peu.

À vrai dire, ce ne fut pas très amusant. Pour une pianiste, après une journée d’étude, une promenade au Bois est une promenade au Bois : elle se repose. Elle regardait les arbres qui sont beaux, elle humait l’air qui sent bon ; quant au copain, sans trop penser à lui, elle marchait avec sa manière de balancer la main : « Seule, je suis… seule, qu’on me laisse. »

— Que pourrais-je bien lui dire ? se creusait Henry.

C’était le soir, un soir à rossignols. Il dit :

— Écoutez, Madame, il chante, le rossignol !

Mais quand on l’a dit une fois, comment après, le redire ? Et puis ils avaient pris par les petits