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— À propos, j’ai rapporté ses clichés à Germaine Lévine. Ce doit être une femme bien intéressante.

À trois heures, il arriva au journal. On annonçait un gros tremblement de terre. Il pensait à la dame :

— Pas de lettre ?

À cinq heures, on lui remit une lettre. La dame remerciait Henry Boulant. Elle était contente du portrait, plus contente encore de la critique qui entourait le portrait. C’est toujours ainsi : la critique, un autre l’avait faite. Comment lui expliquer cela ? Il commença : « Mademoiselle. » Il remplit deux pages. À la troisième, il traça : « Croyez, Mademoiselle… » En somme que devait-elle croire ? « Croyez, Mademoiselle, qu’il existe, et non loin, quelqu’un qui vous admire dans l’ombre… »

Le soir, il dit à Marie :

— J’ai reçu un petit mot de Germaine Lévine.

Le lendemain, au journal, on enterrait un ministère. Il s’informa :

— Pas de lettre ?

Qu’un homme admire dans l’ombre une Germaine Lévine, cela ne fait pas pousser de lettres. Il sortit un peu de l’ombre : « Mademoiselle… » Il parla d’abord d’un certain troisième étage qui lançait, à pleins accords, peut-être du Bach, peut-être du Beethoven, en tout cas quelque chose de fort beau. À cause de ces fenêtres, il eut à parler de certain square qui se trouvait précisément en dessous de ces fenêtres ; ensuite de certain sapin bien triste de languir dans ce square sous cette fenêtre ;