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nuit, Marie arrêtée, le lit de Marie serait un lit bien vide. Alors quel besoin de courir ? Il courut cependant. Il remuait de grands gestes. Il riait : « Marie arrêtée, comme c’est drôle !… » Il pensait : « Ma pauvre maman, là-bas, et sans doute qui pleure. » Il rageait : « Oh ! ces flics, en tenir un sous la patte. » Il réfléchissait qu’une fois pincée la femme, une autre fois, plus vite on la repince. Et qu’arrive-t-il à ces femmes qu’on repince ? Qu’arrive-t-il à leur mari ?… Il réfléchissait à leur mari qui de ces flics, même en criant le plus fort, ne parviennent pas tous les jours à refermer la gueule…

Et vraiment, en pensant tout cela, Marie arrêtée de plus en plus cela devenait drôle ; cela devenait un peu fou, car il rentra, Henry, et vlan ! le beau livre fila par la fenêtre ; à plat ventre, il se rua sur le lit, à rire, Henry, comme cela : avec des dents qui grincent.

Bast !… Si longs qu’en soient les morceaux, ces nuits se passent. Vient le matin. Hi ! Hi ! Marie arrêtée, sera-ce drôle ? Il arriva chez M. Dupin. On est un mec, un mec timide qui espère…

— Bonjour, Monsieur Dupin, il paraît que ma femme…

— Votre femme ? Mme Boulant, vous dites ? Oui, nous avons cela. Une minute.

Une minute ? Cela s’arrange ! On est un mec qui rit :

— Hum !

M. Dupin ne connaissait pas cette façon de rire. Il employa sa minute.

— Monsieur Boulant, vous donnez, paraît-il, des leçons ; alors, un peu de morale à votre femme.