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durs à s’ouvrir quand une Marie Guillot y présente son nom, mais crac ! comme un piège quand une épouse Boulant n’y voudrait pas le sien. La voyez-vous, l’épouse Boulant, attrapée à ce piège ? La voyez-vous couchée dans un de ces lits où l’on couche les mauvaises femmes ? Et Henry, pendant ce temps-là ?… Comme on comprend : « Ce que tu faisais, Marie, était mal puisqu’il existe des sales vaches pour l’interdire. »  C’est alors que, larmes sur larmes, on n’a pas assez de toutes ces larmes ; qu’on voudrait à tout prix n’avoir pas fait cela, ne pas être dans cette cellule, se trouver près de son gosse et lui dire : « Mon gosse, n’importe quoi, mais plus jamais cette vie-là. »

Oh ! non, elle ne fit pas comme celle qui, flûte ! s’endorment sur cette paillasse. Elle était là… Et la campagne où l’on vivait si bien ! Et le temps où elle cousait des chemises ! Et son Henry, qu’est-ce qu’il faisait ? Et M. Dupin, qu’est-ce qu’il dirait ? Et cette cloche, mon Dieu ! qu’elle écoutait, encore, puis encore, briser la nuit en longs morceaux de nuit…

« Je suis un mec. » On a poussé cette idée jusqu’au bout.

Une bonne cigarette, en pantoufles, Henry était resté, à cause d’un livre. Le mec attendait sa môme : il lisait. Vers onze heures, au bas d’une certaine page, il ne fut plus curieux de savoir ce qui se passerait de l’autre côté de cette page. Un mec n’est pas inquiet. Il bâilla.

— C’est agaçant, Marie qui n’arrive pas !

Il se leva jusqu’à la fenêtre. Il prit un peu