le soleil était si bon qu’on n’aurait pu faire autrement que s’y étendre et ne rien perdre de sa chaleur !
On vit ainsi qu’à tout mouiller, ce vilain brouillard… mais où était-il ce brouillard ? On vit qu’à tout cacher, ce vilain brouillard avait tout respecté en place ; on vit qu’à s’y baigner, le ciel avait reteint son bleu, qu’à s’y tremper, les arbres portaient à leurs branches de singuliers boutons, qu’à s’y gonfler, ces boutons bientôt allaient s’ouvrir en fleurs.
Il y eut ainsi dans leur jardin un cerisier tout blanc de fleurs !
Henry disait :
— Mais regarde donc, Marie, comme tout pousse.
Alphonse arrivait :
— Mais, Madame, il est temps que vous semiez vos salades.
Marie s’exclamait.
— Et moi, vous savez, j’adore les salades.
… Il y eut ainsi un jour où, plumes dégonflées, deux cents Marie levèrent la crête et, joyeuses au soleil, ouvrirent leurs quatre cents ailes !
Qu’autrefois, en hiver, elle eut les yeux salés ? Peut-être. Quant à présent elle pensait comme Henry :
— Il faut être abruti pour aimer la ville.
Justement de la ville, ils avaient amené un tapis. Ce tapis recouvrait la table où travaillait Henry. Elle en avait choisi la couleur : rouge, un rouge vif, ce qu’on appelle du rouge grenat. Depuis, à cause d’un encrier, il était venu au milieu une grosse tache. Ici les femmes ne por-