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Il alla un instant regarder le malade ; il ne lui dit rien. Quand il se retourna, il demanda sur un ton assez brusque :

— Où sont les clefs du coffre-fort ?

Les clefs devaient se trouver à l’endroit où François les avait mises : sous l’oreiller. Elle montra aussi le coffre-fort. Mais pourquoi s’occupait-il de cette clef ?

Elle songea que, puisqu’il avait fait un long voyage, il serait content de se rafraîchir :

— Monsieur, j’ai préparé votre chambre.

Il répondit :

— Non, Madame, je préfère rester ici.

Et son sourire pensait mal. Tant pis, elle n’avait pas le temps de s’occuper de ces choses. Elle retourna près de François. Il la fixait encore avec ses yeux inquiets : on voyait pour ainsi dire des mots dans ses yeux.

— Chéri, que veux-tu ? As-tu mal ? Faut-il que je te soulève ?

Il ne pouvait plus répondre. Mais toujours ses yeux…

— Peut-être, conseilla Mère, qu’il veut se confesser.

— Chéri, supplia Marie, dis-moi, veux-tu un prêtre ?

Il vint une larme dans l’œil de François.

— Non, trancha le frère, pas de prêtre ici.

Le vilain homme ! Si on ne s’était pas trouvé dans la chambre d’un malade, il est certain qu’elle se serait emportée tout à fait.

Il vint un Docteur qu’elle ne connaissait pas. Le frère l’avait appelé. Il avait de grosses pattes. Il n’était pas doux comme M. Dambon ; il voulut essayer des ventouses. Marie dut aider :