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pelle François Sonveur, Mère ; nous ne sommes pas mariés, mais c’est tout comme. » On est avant tout une mère qui souhaite le bonheur de sa fille : il faut savoir à l’occasion regarder entre les doigts. Mère vint les voir. On lui montra le petit cheval, on la promena dans la petite voiture. Elle vit aussi les meubles qui appartenaient à Marie, elle vit la machine à coudre de Marie, elle vit surtout le beau linge qui se confectionne sur la machine à coudre de Marie :

— Mais Marie !… Mais Marie !

Elle mettait ensemble ses mains heureuses de brave bonne femme.

Elle partit bien contente.

En ce temps, Marie fut la fille aînée qui a son mot à dire dans la famille :

— Toi, Pierre, reste sage… Toi, Angèle, à vingt ans t’éprends d’un jeune homme, c’est beaucoup trop tôt. Toi, père, si tu en profites encore pour aller boire, on te coupera ton argent de poche.

— Bien, Marie.


XVII



Marie fêta ses vingt-huit ans. Le bonheur à vingt-huit ans mûrit les fruits d’été dans la chair de la femme : seins lourds, menton replet. Mais ses lèvres gardaient les cerises de l’enfance. François grisonnait.

Un soir, ils passaient au Bois dans leur voiture. Il dit :