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le pitre. Il voulait aussi lui faire croire, par une détente exagérée à dessein, qu’il avait fourni un grand effort, durant l’année, à la préparation du concert. Madeleine regardait Boureil : patientez vous serez surpris.

Berlital vint à eux :

— Enfin, vieux Boureil, te voici dans ma boîte à musique ! Je te garantis que, ce soir, vieille bourrique, tu ne le regretteras pas. Le programme parle assez de lui-même : Bach, Beethoven, Wagner, Medtner !

« Et toi, petite pecque américaine, comment as-tu pu te faire escorter par un monsieur aussi sérieux ? L’autre jour, elle m’a soutenu qu’on peut écouter du Prokofieff après Beethoven ! Comme si l’on devait se reposer de la bonne musique par la méchante.

— Il n’y a pas que du bifteck, dit Madeleine. Des bonbons, c’est bon après le repas.