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eux ; passant plutôt que compagnon de vie, partir le matin pour ne revenir que le soir à la maison où, disposant librement de toute son énergie, il est à la fois trop présent et trop absent.

Pourtant elle le voulait aussi distinct des autres. Par exemple, elle lui demanda de se laisser pousser la barbe. Boureil condescendit jusqu’à la barbiche, quoique ce fût peine perdue, car le mariage ne respecte point la perspective où toute personne doit être regardée pour plaire : il rapproche trop ; les moyens apparaissent, la fin disparaît. Chiron, rencontré par hasard, lui demanda : « Qu’est-ce que tu te laisses pousser, maintenant ? »

Boureil vendit sa propriété de campagne pour acheter un cottage situé devant un petit parc où trois saules se miraient dans un bassin…

Une fois par semaine, il menait Thérèse au cinéma. Le reste du temps, il lisait.