Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/99

Cette page n’a pas encore été corrigée

nous, le bain fait partie de la médecine, et n’est plus regardé que comme un simple remède. Pour nous, qui parlons ici, notre sentiment est que le bain, du moins employé comme le faisoient les Romains, peut nuire à la santé, en amollissant excessivement toute l’habitude du corps, et le rendant ainsi plus sujet à la consomption. Quant aux Turcs, il doit leur être plus salutaire ; comme ils ne boivent que de l’eau, et ne se nourrissent que de riz ou d’autres végétaux peu substantiels ; cette manière de vivre donne à toute la substance de leur corps tant de consistance et de solidité, qu’il n’est pas à craindre que l’usage fréquent

    tions. Car, tout étant relatif, telle opinion qui a tel degré de latitude, est une vérité salutaire ; et un bienfait est, à tel autre degré, une sottise et un fléau. Avant de planter une religion, un système politique, et pour tout dire, des opinions exotiques, il faut bien connoître le sol, de peur d’arroser des vices avec du sang, de mentir au nom de la vérité, et de commettre des crimes au nom de la vertu.