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force. Aussi voyons-nous que les personnes qui ont mal à l’estomac, sont déterminées, par le seul instinct, à tenir ainsi leurs jambes retirées, et pliés au point de porter les genoux presque jusqu’au menton ; position qui les soulage beaucoup. On voit aussi que les galériens, nonobstant leur humiliante et dure situation qui sembleroit devoir les faire maigrir, ne laissent pas d’engraisser et de prendre assez d’embonpoint ; toujours par la même raison, parce qu’en travaillant, ils sont assis[1], attitude où l’estomac est appuyé ; au lieu que, dans les individus qui sont presque toujours debout, ou qui marchent beaucoup, ce

  1. Les galériens de Marseille, qui ne rament jamais, ou qui rament fort rarement, n’en sont pas moins gras, ni moins charnus. Voici peut-être la véritable cause de leur embonpoint ; ils n’ont plus d’honneur ; le notre nous ronge ; c’est un cheval blanc dans les boues de Paris. Rien n’est plus corrosif que la vanité humiliée ; et les nôtres ont trop de prétentions pour ne l’être pas souvent.