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vre moins que le vin pur[1]. La raison de la première de ces deux différences est que le vin, lorsqu’on le boit à petits coups, ne tombant pas si vite au fond de l’estomac, et demeurant plus longtemps attaché à sa partie supérieure, ses vapeurs doivent ainsi monter plus vite à la tête, et en conséquence enivrer plus promptement. Par la même raison, une soupe au vin (le pain trempé dans

  1. Ce qu’on peut expliquer par ce raisonnement trivial : les propriétés d’une substance composés de parties de différentes espèces, doivent participer des propriétés des substances composantes : or, le vin enivre, et le sucre n’enivre pas. Le vin, combiné avec le sucre, doit donc enivrer moins que le vin seul. Selon toute apparence, il en seroit de même de toute autre substance qu’on feroit dissoudre dans du vin, et qui ne seroit pas de nature à occasionner une pléthore de dilatation. Je soupçonne qu’un sel, par exemple, le sel marin, et sur-tout le nitre, dissous dans le vin, produiroit plus sûrement cet effet. Car on sait qu’un des plus puissans moyens pour faire cesser l’ivresse, est de boire du café où l’on ait fait dissoudre du sel au lieu de sucre.