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l’effort composé des esprits, d’abord pour résister, puis pour repousser la chose nuisible.

715. Dans la joie, le visage se déride, les yeux deviennent plus brillans et plus vifs ; elle fait chanter, sauter, danser, et quelquefois pleurer ; tous effets de la dilatation des esprits, et du mouvement par lequel ils se portent dans les parties extérieures ; ce qui leur donne plus de force et d’activité. On connoît assez d’exemples de personnes auxquelles une joie excessive a causé la mort ; les esprits alors s’étant portés à la circonférence, et dilatés au point de ne pouvoir plus rétrograder et se contracter. Quant à ces larmes que la joie même fait verser, elles sont l’effet de la compression de l’humor du cerveau, occasionnée par la dilatation des esprits ; car, l’effet nécessaire de la compression des esprits est d’exprimer l’humor de ce viscère, par un mouvement de corrélation harmonique, comme nous l’avons déjà dit, par rapport aux larmes que fait verser la douleur.