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le premier effet est de contracter les parties, et le second, de les dilater. Le grincement de dents vient également de l’effort que font les esprits pour se resserrer, se réunir, se concentrer et se mettre ainsi en état de résister ; effort, dont l’effet est encore de rapprocher les mâchoires et de les serrer fortement l’une contre l’autre[1]. La sueur a aussi pour cause

  1. Ces cris et la plupart de ces mouvemens convulsifs peuvent aussi être regardés comme autant de révulsions spontanées et automatiques. Les grandes douleurs viennent principalement de ce que les esprits vitaux réagissent avec force contre les parties lésées, font effort pour y pénétrer, et distendent les fibres. D’où il suit que, pour diminuer la douleur, il faut partager leur action en les rappelant avec force à d’autres parties ; et c’est ce que nous faisons par instinct, à l’aide de tous ces mouvemens qu’il veut expliquer. Toutes ces différentes expressions de la douleur nous soulageroient, mais la vanité nous interdit ce soulagement ; les lèvres se bordent d’un sourire orgueilleux, mais on pleure en dedans ; et en se roidissant contre les pointes de la douleur, on les enfonce plus avant.