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n’a lieu que dans les cas où les esprits sont incapables de résister, et succombent à la douleur ; car une personne qui lutte courageusement contre la douleur, ne pousse point de tels gémissemens. Les larmes ont pour cause la contraction des esprits dans le cerveau ; contraction dont l’effet nécessaire est l’astriction de l’humor de ce viscère, ce qui détermine les larmes vers les yeux. C’est en vertu de cette même contraction ou compression que, dans un accès de violente douleur, on se tord les mains ; ce geste étant celui qu’on fait ordinairement pour exprimer l’humidité[1]. Les grimaces ont pour cause l’effort qu’on fait d’abord pour résister à la douleur, puis pour repousser et éloigner ce qui l’occasionne ; effort dont

  1. Comme le cerveau se tord tout exprès pour exprimer l’humidité dont nous avons besoin pour pleurer, il est juste que les mains fassent aussi ce mouvement qu’on fait ordinairement pour exprimer l’eau d’un linge ; et il est également juste de renvoyer cette explication aux blanchisseuses dont elle est digne.