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plaintifs, les hurlemens, les larmes, les grimaces, le grincement de dents, la sueur, etc. Les soupirs viennent de ce qu’on aspire l’air en plus grande quantité, pour ranimer le cœur qui se trouve alors dans un état de foiblesse et d’oppression ; à peu près comme on boit à longs traits pour étancher une soif ardente. Le sanglot est un mouvement de même nature que le précédent, mais plus fort et plus marqué. Les gémissemens, les cris plaintifs et les hurlemens sont occasionnés par un mouvement machinal d’expulsion, comme nous l’avons déjà observé. Car alors les esprits étant hors d’état de se délivrer de l’objet nuisible, l’effort impuissant qu’ils font pour cela, occasionne, par une corrélation haramonique, dans les instrumens vocaux, un mouvement expulsif d’où résultent ces cris[1] ; phénomène, toutefois, qui

  1. Les esprits ne pouvant chasser dehors les choses nuisibles, dit le texte, ils poussent du moins la voix.