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ces verrues. Elle se fit donc apporter un petit morceau de lard, où elle laissa la couane, et avec le gras elle frotta toutes ces verrues, sur-tout celle que j’avois depuis mon enfance ; puis, ayant suspendu ce morceau de lard à un clou, en dehors d’une fenêtre de son appartement, et au midi, elle le laissa dans cet endroit, où étant ainsi exposé aux rayons solaires, il se putréfia assez promptement. Le résultat de cette expérience fut que, dans l’espace de cinq semaines, toutes mes verrues disparurent, même celle qui datoit presque d’aussi loin que moi. La disparution de toutes les autres n’étoit pas ce qui m’étonnoit ; car, s’étant formées en si peu de temps, elles pouvoient bien disparoître tout aussi vite ; mais la disparution de celle qui avoit duré tant d’années, fut ce qui alors me frappa et m’étonne encore aujourd’hui. On obtiendra, dit-on, le même effet, si, après avoir frotté les verrues avec une branche de sureau encore verte, on la met dans du fumier, afin qu’elle s’y putréfie. On