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ressée à cet événement en fut secrètement avertie par un sentiment subit de joie ou de tristesse, dont un grand nombre de citoyens seroient saisis tous en même temps, et dont, après tout, on a vu des exemples ? On sait qu’au moment même où la bataille de Lépante se terminoit, et où les Chrétiens remportoient sur les Turcs cette victoire si mémorable, Pie V, siégeant en consistoire, et occupé à entendre plaider différentes causes, tressaillit tout à coup, et dit à ceux qui l’environnoient : voici le vrai moment de rendre à Dieu des actions de grâces pour la grande victoire qu’il vient de nous accorder sur les Turcs. On conçoit aisément que cette victoire avoit une sorte de sympathie et de corrélation particulière avec les esprits de ce Pontife ; vu que cette grande ligue des Chrétiens contre les Turcs étoit proprement son ouvrage. On peut, il est vrai, attribuer cet avertissement à une révélation spéciale de la Divinité ; mais alors comment expliquerons-nous tous