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suadé de cette vérité : qu’une imagination forte a beaucoup plus d’influence sur les corps actuellement vivans, ou qui l’ont été, que sur les corps inanimés, proprement dits, et qu’elle peut beaucoup plus sur les mouvemens foibles et subtils, que sur ceux qui ont beaucoup de force, ou sur ceux des corps très pesans.

954. On croit communément que, si un homme ayant été assassiné, on apporte le corps dans le lieu où se trouve l’assassin, les blessures recommencent à saigner, D’autres assurent qu’ils ont vu un cadavre ouvrir les yeux en présence du meurtrier ; d’autres enfin, qu’on observe des mouvemens de cette nature dans les corps de ceux qui ont été étranglés ou noyés, comme dans ceux des individus qui ont péri par des blessures. Les faits de ce dernier genre pourroient passer pour miraculeux, la justice divine apparemment ne permettant pas que les auteurs des grands attentats restent toujours inconnus, Mais si ces phénomènes