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davantage au dehors, vont, pour ainsi dire, au devant du coup que l’envieux leur destine. Aussi a-t-on observé que des personnages illustres, après de grands triomphes, ont été indisposés pendant plusieurs jours[1]. C’est une opinion as-

  1. C’étoit probablement l’effet de la joie et une espèce d’indigestion de gloire. Ce sentiment porté à l’excès diminue l’appétit, et par conséquent la force digestive de l’estomac. Si cet effet est souvent réitéré, il peut occasionner plusieurs indigestions positives, et même une maladie prononcée. Il semble qu’ici la cause morale fasse tout, et que l’action de la cause physique ne soit qu’en seconde instance : cependant une réflexion très naturelle qui se présente à notroe esprit, nous oblige encore à suspendre notre jugement sur cette question. L’esprit vital est un fluide infiniment subtil, et renfermé dans une espèce de crible : cela posé quand ce fluide se porte du centre à la circonférence, s’arrête-t-il juste à l’entrée de chaque trou, et ne passe-t-il point au-delà, mème d’un centièine de ligne ? Actuellement, en passant au-delà de ses limites naturelles, agit-il immédiatement sur les esprits d’un autre individu, et médiatement sur le corps de cet individu ? Nous répondrons en-