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vaise constitution, communiquent leur tristesse naturelle aux personnes qui les fréquentent, et les affectent d’une manière nuisible : qu’au contraire, les personnes d’une humeur joviale communiquent à toute leur société cette heureuse disposition[1]. Enfin, que la société de tel

  1. On peut, en rejetant toute explication mystique, rendre raison de cette influence réciproque, par l’indication des quatre causes suivantes :

    1°. L’air respiré par les poumons de l’un peut être nuisible aux poumons de l’autre ; sur-tout lorsque l’un ou l’autre, ou tous les deux ont un principe de phthisie.

    2°. L’idée que nous avons de notre interlocuteur peut influer sur nous ; et influer toujours de la même manière, si elle est constante.

    3°. Il faut compter aussi pour quelque chose l’effet de ses discours, dont le ton peut être presque toujours décourageant.

    4°. Enfin, sa physiognomie, son geste, tout son extérieur, en un mot, n’est pas non plus sans effet. Il faut appliquer ce même raisonnement, mais en sens contraire, aux individus d’un caractère gai et encourageant.

    Cependant, comme nous avons abjuré plus d’une