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sur ceux des autres individus ; genre d’actions qui se divise en deux espèces ; savoir : l’action des passions fortes, et celle d’une imagination énergique. Mais ces deux espèces d’actions sont si analogues[1], et le lien qui les unit est si étroit,

    ne point différer de ce que nous appelons les esprits animaux, le principe vital, la nature, etc. Selon lui, ce n’est qu’un composé des parties les plus subtiles du feu et de l’eau, ou de l’air (qu’il regarde comme une eau raréfiée), tempérés l’un par l’autre ; ce qui étoit aussi le sentiment d’Hippocrate, qui ne parle jamais de l’âme surnuméraire.

  1. Elles tiennent l’une à l’autre comme l’effet tient à sa cause : une passion est un désir très vif et très constant de posséder ou d’éviter une chose individuelle, ou un genre de choses qu’on regarde comme un bien on comme un mal. Ainsi, toute passion est fille d’une certaine opinion, d’un certain mode de l’imagination devenue habituelle et fixe. Et toute opinion très fixe engendre une passion qui, lorsqu’elle est portée au dernier période, prend le nom de folie. Toute passion est une folie commencée ou complète, du moins dans toute société où elle n’est pas commune ; car tout homme sage ou fou paroît sage à ceux qui lui ressemblent, et fou à ceux qui ne lui ressemblent pas.