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quantité de l’humor aqueux répandu dans l’atmosphère de nos contrées ; humor dont les parties déliées, en se réunissant peu à peu, formeront de grosses pluies, au commencement de l’automne ; puis une vaste coupole, dans les régions septentrionales ; d’où résulteront des vents de nord très froids et de très longue durée ; enfin, l’hiver rigoureux qui en est la conséquence. Car on doit observer que l’air peut être humide, quoique le temps soit fort beau ; et c’est ce qui arrive, lorsque l’humor aqueux est disséminé, en parties extrêmement déliées, dans l’atmosphère, et y est assez complètement dissous pour n’en pas troubler la transparence ; ce qui ne l’empêche pas d’agir sensiblement sur les corps dont nous parlons. Enfin, quoique les vents renouvellent aisément une partie de l’air atmosphérique, dans une vaste contrée ; cependant il leur faut beaucoup de temps pour la renouveler en totalité.

130. (B) Lorsque les oiseaux qui ordinairement se tiennent dans nos climats durant l’hiver, arrivent de bonne heure, ceux qui, à l’entrée de cette saison, passent ordinairement dans les contrées méridionales, partent aussi de bonne heure, on peut croire que l’hiver n’est pas éloigné. Car, si l’arrivée des uns et le départ des autres annoncent ordinairement l’hiver, lorsque ce double signe devance l’époque ordinaire, le froid doit la devan-