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d’automne précède telle espèce d’hiver ; par exemple, de saisir ce qu’il peut y avoir de commun entre tous les étés ou tous les automnes (d’un siècle entier) qui ont précédé de grands hivers. Chaque grand hiver a nécessairement une cause ; et il est impossible qu’il y ait une très grande analogie entre les effets, sans qu’il y ait aussi quelque analogie entre leurs causes. Si cette analogie existe, en la cherchant bien, on peut la trouver ; tel est notre but, et tel est le fondement de nos espérances à cet égard.

6°. (L) Un été très chaud est presque toujours précédé ou suivi d’un hiver très froid : en sorte que si l’hiver qui a précédé un été fort chaud, a été très doux, on peut prédire, avec quelque probabilité, que l’hiver suivant sera très froid et très rigoureux ; ce qui n’est qu’un cas particulier de la grande loi exposée ci-dessus ; savoir : que les opposés se succèdent alternativement et proportionnellement ; cet univers n’étant qu’un vaste champ d’actions et de réactions proportionnelles ; qu’un assemblage de ressorts qui se tendent réciproquement, et dont chacun se détend avec une force proportionnelle à celle qui l’a tendu ; de navettes qui vont et reviennent sans cesse, de flux et de reflux, de diastoles et de systoles, de pouls qui battent, de cordes qui frémissent, de pendules en vibration. La facilité même avec laquelle