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quels on doit suspendre son jugement jusqu’à ce qu’ils aient été constatés par l’expérience. Il y auroit enfin d’autres observations à faire, pour savoir si les orages et les tremblemens de terre ne sont pas plus fréquens vers l’époque de la pleine lune, que dans tout autre temps[1].

  1. Voici quelle pourroit être la manière de tirer des conclusions, des observations de ce genre. Prenez celles d’un siècle entier. Divisez ce siècle en dix périodes, de dix ans chacune. Cela posé, si, dans chacune de ces périodes, ou dans presque toutes, les tremblemens de terre, et les orages qui ont eu lieu vers le temps de la pleine lune, sont en beaucoup plus grand nombre que ceux qui ont eu lieu à toute autre époque du cours de cet astre par exemple, si les premiers sont aux derniers dans le rapport de 3 à 1, de 2 à 1, et même de 3 à 2, on en pourra conclure avec certitude que la pleine lune, ou les effets plus voisins de nous, qui en sont les conséquences, influent sur ces orages et sur ces tremblemens de terre. Car, si l’on tiroit une telle conclusion des observations d’un siècle entier, prises en masse, elle seroit beaucoup moins certaine.