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mide et aux grands buveurs. Il est également probable que, dans le corps humain, la quantité des humeurs croît et décroit à peu près comme la lune et dans les mêmes temps. Ainsi, il ne seroit pas inutile de se purger deux ou trois jours ayant la pleine lune ; car, durant le décours de cet astre, on auroit moins à craindre une nouvelle plénitude[1].

894. Il est bon d’observer, par rapport à ces mouvemens, excités dans les

  1. Il le seroit encore plus de ne faire jamais usage de purgations ni de saignées proprement dites ; mais de se saigner et purger d’avance plus doucement, en retranchant de temps en temps une partie de ses alimens, et en sautant quelquefois un repas, comme nous le faisons nous-mêmes avec succès depuis tant d’années. La diète est le vrai préservatif contre la plénitude ; et le vrai remède à la plénitude est encore la diète. Or, pour faire à propos usage de ce remède universel, ce n’est pas le calendrier qu’il faut lire, mais son estomac. Quand on n’a pas faim, la lune est pleine, et alors il faut jeûner ; mais, comme nous sommes gourmands, il nous faut des médecins.