Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/334

Cette page n’a pas encore été corrigée

déposant sa salure ; mais quelques anciens prétendent de plus, que sur certains rivages de l’Afrique, l’eau de ces mêmes puits, au bout d’un certain temps, redevient salée, ce qui n’est pas difficile à expliquer ; car on conçoit aisément que le sable, à travers lequel s’est souvent filtrée l’eau de la mer, est imprégné du sel qu’elle y a laissé en passant, qu’étant lui-même salé, il perd ainsi sa propriété de filtre, et que l’eau qui passe ensuite à travers, se chargeant d’une partie de ce sel, doit le devenir également. Ainsi, le remède à cet inconvénient est tout simplement de creuser d’autres puits, quand l’eau des anciens est redevenue salée, à peu près comme on change de passoire ou de filtre[1].

  1. Que notre langue est pauvre ! Nous n’avons pas même d’expression générique pour désigner collectivement, par un seul mot, tous les instrumens et toutes les matières qui servent à filtrer. Le plus usité est celui de chausse : il auroit donc fallu dire : à peu près comme on change de chaus-