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et entamer. Car l’on sait que, si, après avoir couvert la paume de sa main, d’une couche assez épaisse de blanc d’œuf, et versé dessus de l’eau-de-vie, on met le feu à cette liqueur, on peut endurer cette flamme pendant quelque temps. L’autre condition est que le corps de cet animal soit excessivement froid et doué d’une faculté extinctive, dont l’effet naturel soit d’étouffer le feu[1]. Car on s’est assuré par l’expérience, que le lait éteint mieux le genre de feu d’artifice connu parmi nous sous le nom de feux sauvages, que ne le peut l’eau, parce que la première de ces deux liqueurs les pénètre plus aisément et plus intimement.

  1. Sans doute si la salamandre a la faculté d’éteindre le feu, elle est douée d’une faculté extinctive, comme notre auteur auroit une faculté explicative, s’il nous montroit bien nettement la raison de celle-là.