revêtues, sans compter que ces parties sont celles qui touchent et sont touchées le plus rarement. Car l’effet du chatouillement dépend d’un très léger mouvement dans les esprits ; mouvement que le peu d’épaisseur de la peau, ainsi que des attouchemens rares, subits et intermittens, doivent rendre plus faciles à provoquer. En effet, nous voyons que l’extrémité d’une plume, d’une paille, etc. passée très légèrement sur les lèvres ou sur les joues, y excite un chatouillement auquel on a peine à résister ; effet qu’on ne pourroit produire, soit en touchant les mêmes parties avec un corps plus gros, plus roide ou plus obtus, soit en les touchant plus rudement. Quant à l’effet de la surprise occasionnée par un contact subit et intermittent, personne n’ignore qu’on ne peut, en se touchant comme nous le disions, se chatouiller soi-même[1]. On sait aussi que la paume
- ↑ Si notre philosophe, avant d’écrire ceci, eût seulement essayé de passer légèrement sur ses lè-