Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/105

Cette page n’a pas encore été corrigée

moins, tels que le bruit sourd d’un vent violent, le mugissement des ondes, le murmure d’un ruisseau, le bourdonnement des abeilles, un chant moelleux, la voix d’une personne qui lit bien[1], ne laissent pas d’être favorables au sommeil, comme nous l’avons observé (expérience 112). La raison de cette différence est que les sons de ce dernier gente n’impriment aux esprits vitaux qu’un mouvement fort doux, et n’excitent qu’une attention fort légère. Or, l’effet de tout ce qui n’excite qu’une attention de cette nature, et qui n’a rien de pénible, rien de contentieux, est de calmer et de régler le mouvement des esprits, qui est naturellement vague, irrégulier et tumultueux.

  1. La voix d’une personne qui lit d’une manière monotone, et un livre ennuyeux, par exemple, un des miens, endorment encore mieux ; et même tout livre, quel qu’il soit, fût-il très amusant, mais lu avec une excessive lenteur, provoque le sommeil.