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en partie, occasionnées par l’impulsion du corps même de l’objet, ou par celle de quelque substance qui en est émanée. Ainsi, on doit regarder les sons comme le genre de sensations ou d’impressions qui affectent les esprits le plus immédiatement, et de la manière la plus incorporelle. C’est ce dont on voit une infinité d’exemples dans la musique, surtout dans les effets des accords et des dissonances. Car les sons agréables, soit clairs ou sourds, soit forts ou foibles, etc, ont, par cela seul qu’ils flattent l’oreille, une sorte de rondeur et d’égalité ; au lieu que les sons déplaisans sont toujours inégaux ; une dissonance en elle-même n’étant autre chose qu’une sorte d’aspérité, produite par le concours et le choc de plusieurs sons différens, qui ne sont pas de nature à être tempérés les uns par les autres. Il est vrai que cette inégalité, lorsqu’elle est de courte durée ; et n’est, pour ainsi dire, qu’une passade, est agréable ; de ce genre sont les cadences et les tremblés qu’on fait sur les instru-