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exemple, si l’on retient long-temps son haleine, elle sort ensuite avec plus de force ; de même lorsqu’on veut lancer une pierre, pour donner plus de force au jet, on retire d’abord le bras en arrière[1].

  1. Non-seulement pour lancer une pierre avec plus de force, il faut retirer le bras en arrière ; mais si on ne retiroit point le bras en arrière, il seroit tout-à-fait impossible de lancer ce corps. Car, pour pouvoir porter cette pierre en avant, il faut nécessairement porter en avant la main qui doit la lancer : or, il est impossible de porter la main en avant, si elle y est déjà ; et plus elle est en arrière, plus il reste d’espace pour porter en avant et cette main et cette pierre à lancer. À cette raison triviale, et à celles que nous avons exposées dans la Balance naturelle (chap. I), en expliquant le même fait, on peut joindre la suivante. La main qui lance un corps, considérée depuis l’instant où elle commence à se porter en avant jusqu’à celui où elle lâche ce corps, est une force constante, c’est-à-dire, une force qui, en donnant l’impulsion au mobile, suit son mouvement, et qui, dans chaque instant, lui communique un nouveau degré de vitesse qui se joint à tous