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654. On dit encore qu’une branche d’arbre, totalement dépouillée à sa partie inférieure, sur la longueur de quelques pouces, et mise en terre, y reprend ; et l’arbre dont on parle est de telle nature que, si l’on plantoit une de ses branches sans l’avoir ainsi dépouillée de son écorce, elle ne reprendroit pas. On sait, au contraire, qu’un arbre dont le tronc est dépouillé de toute son écorce sur toute sa circonférence, meurt bientôt. Il paroît que la partie dépouillée pompe

    tante, et que, dans certain cas, on se trouve forcé de l’accourcir, ou de couder sa partie inférieure ; par exemple, lorsqu’on veut transplanter un arbre de cette espèce dans un terrein dont la couche végétale n’est pas fort épaisse. Mais d’ailleurs, pour décider cette question, il faudroit comparer ensemble des arbres ou des arbrisseaux à peu près de même taille, dont les uns eussent beaucoup de sève, et les autres en eussent peu ; et voir si les racines de ceux qui en ont beaucoup, sont pivotantes, ou rampent latéralement, et ont beaucoup de chevelu. Cette distinction une fois faite, la marche de la nature, à cet égard, seroit connue, et il ne resteroit plus qu’à l’imiter.