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tion vers les arbres dont le bois est odoriférant, tels que le cèdre, le cyprès, l’aloës.

643. Les anciens ont observé que la mort la plus douce est celle qui est l’effet du poison de la ciguë ; et telle étoit la peine capitale chez les Athéniens, nation pleine d’humanité[1]. La piqûre d’un aspic, moyen qu’employa Cléopâtre pour se donner la mort, a des effets très analogues : la cause de cette mort si douce, dans les deux cas, est que ces tourmens qu’éprouvent quelquefois les mourans, sont l’effet de la lutte violente des esprits ; au lieu que la vapeur de ces substances dont nous parlons, assoupissant par degrés ces esprits, procure ainsi un genre de mort fort semblable à celui d’un vieillard décrépit, en qui la vie s’éteint peu à peu. Celle qu’on se procure par le moyen de l’opium, est un peu plus dou-

  1. Ce n’étoit pas par humanité ; mais c’étoit parce que ceux qui décernoient la peine capitale, étoient eux-mêmes exposés à l’encourir.