Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/385

Cette page n’a pas encore été corrigée

prairies : la vérité est qu’elle convient également aux uns et aux autres ; et la principale cause de ce préjugé que nous relevons ici, c’est qu’après avoir répandu la chaux sur les prairies, et l’avoir mêlée avec la terre, on fatigue le sol par des récoltes multipliées et sans lui donner de repos, ce qui l’épuise et l’affadit en fort peu de temps. Ainsi, il faudroit essayer de répandre la chaux sur les terres labourables, un peu avant d’y faire passer la charrue, et de l’enterrer ensuite comme le fumier ; bien entendu qu’on attendroit que les pluies eussent rendu la terre plus meuble et qu’on lui donneroit des repos suffisans[1]. Quant aux engrais

  1. J’ai sous les yeux les résultats d’un grand nombre d’expériences en ce genre : tout considéré, il se trouve que la chaux, de quelque manière qu’on l’emploie, donne d’abord des récoltes brillantes, et épuise le sol en peu d’années. Mais, peut-être en l’employant en moindre quantité, pourroit-on avoir d’abord des récoltes moins brillantes, en avoir plus long-temps de moyennes, et épuiser le sol plus lentement, ou même ne pas l’épuiser ; en un mot, on