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526. Ainsi, la première règle que doit se prescrire tout homme qui veut tenter de convertir des plantes d’une espèce en plantes d’une autre espèce, c’est de tâcher de faire prévaloir la nourriture sur la semence ; d’administrer aux plantes des sucs nourriciers qui soient d’une nature toute opposée à la leur, sans leur être tellement contraires qu’elles ne puissent germer et prendre leur accroissement. Par la même raison, il faut choisir des semences foibles, peu actives, et en général de mauvaise qualité. Il faudroit donc, conformément à ces vues, prendre des plantes aquatiques, et les repiquer[1] sur des collines ou dans des plaines ; et réciproquement transporter dans un terrein sec et sablonneux, celles qui demandent beaucoup d’humidité ; par exemple : transplanter la mauve ou l’iris aquatiques dans un sol très élevé ; ou encore le concombre, la laitue, le

  1. Terme d’agriculture, imaginé sans doute pour éviter ce pléonasme : transplanter des plantes.