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Cependant nous voyons assez d’exemples frappans de ces transformations, pour être fondés à rejeter l’opinion qui les déclare inpossibles, et à chercher les moyens de les imiter nous-mêmes. En premier lieu, si nous tournons nos regards vers les êtres animés, nous voyons que ceux qui naissent de la putréfaction, se changent ensuite en d’autres espèces ; par exemple : les vers en mouches, les chenilles en papillons, etc. et il est assez vraisemblable qu’en général les animaux qui ne proviennent point d’une semence, peuvent se transformer en animaux d’une autre espèce. Car, c’est cette semence même, c’est sa nature propre, spécifique et déterminée, qui, en liant et emprisonnant, pour ainsi dire, l’être organisé, ne lui permet pas de s’éloigner de son moule primitif : d’où il semble qu’on puisse tirer cette conséquence : la terre peut bien produire des plantes spontanément et sans semence ; la transmigration des plantes d’une espèce à une autre espèce n’est donc pas impossible.