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expériences ; car il y a ici bien des causes qui peuvent concourir ou se combattre ; telles que la nature du sol en général, celles des différentes veines de terre, la température, l’exposition et la situation de chaque grain, etc. Pour ôter, d’un seul coup, toutes ces équivoques, je trace dans un champ un sillon peu profond ; je sème dans toute sa longueur, et alternativement, des pincées de bled macéré et des pincées du même bled, mais non macéré, en espaçant un peu les pincées de grains de ces deux espèces, afin que les touffes ou gerbes de bled qui en proviendront, soient plus distinctes : si toutes les petites gerbes de bled provenant du grain macéré sont plus hâtives, plus vigoureuses et plus fécondes que toutes les petites gerbes provenant du grain non macéré ; il sera évident que la macération aura été utile ; et il n’y aura plus d’équivoque. Il y en aura encore moins, si, ayant tracé trois sillons savoir : un longitudinal, un transversal, et un en diagonale, je sème, dans toute la longueur de chacun, des grains de ces deux espèces alternativement. Il en seroit de même, si l’on vouloit vérifier l’utilité des arrosemens avec des eaux de fumier, ou chargées d’autres substances fécondantes, et employées, soit pour les fraisiers (comme il le prescrit), soit pour les légumes de toute espèce, les plantes à fleurs, arbustes, arbrisseaux, arbres même. Supposons, par exem-