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temps beaucoup plus longs que celui qu’on emploie ordinairement à cette opération. Car il ne s’agit pas ici de perfectionner les procédés métallurgiques ; et que ces métaux restent métaux, ou qu’ils deviennent chaux, verre, cendres, etc. peu nous importe ; mais il s’agit seulement de tourmenter ces métaux pour les altérer, pour les dénaturer, pour voir ce qu’ils deviendront ; et, en général, pour s’instruire, pour apprendre ce qu’on ne sait pas, ou pour apprendre du moins qu’on ne sait rien. Et quand aucun de ces exemples que nous venons de proposer, ne seroit bien choisi, resterait la règle qu’ils auroient éclaircie, et qui, bien entendue, pourroit être mieux appliquée ; car il ne s’agit ici que de cette règle et de cet éclaircissement.

Au reste il est très probable que les plus prands moyens de la nature nous sont inconnus : mais, comme ce qui est très probable n’est pas toujours vrai, il se pourroit aussi qu’à notre insu, nous les connussions tous, ou presque tous ; qu’au fond, il n’y en eût pas d’autres ; et que notre impuissance actuelle n’eût d’autre cause que cette ignorance même où nous serions de notre puissance. Or, les moyens que la nature emploie le plus, et que nous connoissons le mieux, se réduisent à quatre ; savoir :

1°. La subdivision, qui a cinq espèces d’effets,