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obtenir par différens moyens : et alors il ne s’agit pas d’imaginer de nouveaux moyens, mais de faire l’épreuve de nouvelles doses ou mesures de moyens déjà connus et employés à d’autres mesures. Or, la méthode dont nous parlons, prescrivant de graduer le moyen à vérifier, de l’employer à différentes doses sur une suite de sujets, mène nécessairement à la connoissance des effets des degrés non éprouvés, comme à la connoissance des effets de ceux dont on a fait l’épreuve.

Tel seroit le cas du verre qu’on voudroit rendre malléable. Comme on ne peut diminuer la fragilité d’une matière sans augmenter sa malléabilité qui est la qualité opposée, un physicien qui feroit recuire une suite de masse de verre fondu, pendant des temps de plus en plus longs, pour diminuer de plus en plus leur fragilité, parviendroit peut-être à rendre malléables quelques-unes de ces masses. Si cet essai réussissoit, on pourroit l’appliquer aux métaux, c’est-à-dire, faire refroidir, pendant des temps de plus en plus longs, une suite de masses d’un même métal fondu, afin de voir si elles seroient aussi de plus en plus malléables.

Par la même raison, il faudroit essayer de tenir en fusion une suite de masses un peu grandes de verre, de métal, etc. pendant des temps beaucoup plus longs qu’à l’ordinaire, et de plus en plus