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que ce bled auprès duquel on les trouve, leur prépare, pour ainsi dire, la terre, et lui donne une certaine qualité particulière qui la rend propre pour les multiplier.

483. Si cette double règle sur laquelle nous fondons toutes nos explications, étoit justifiée par l’expérience, on pourroit en faire d’utiles applications, pour donner aux fruits et aux plantes comestibles une saveur plus agréable, ou aux fleurs une odeur plus suave. Par exemple : s’il est vrai que le figuier, planté parmi des pieds de rue, augmente la force et l’amertume de cette plante, comme le pensoient les anciens, réciproquement des pieds de rue, plantés autour d’un figuier, donneroient à son fruit une saveur plus douce. Or, les saveurs les plus déplaisantes dans les fruits et autres végétaux comestibles, sont les saveurs amère, âpre, acide ou aigre, et aqueuse ou fade. Ainsi, ce sont les saveurs de ce genre qu’il faut d’abord tâcher de corriger, et tel est le principal objet des expériences suivantes.