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gendrent d’autres individus mixtes auxquels on donne le nom de monstres ; mais ces combinaisons sont plus rares. Quant à ce proverbe si ancien qui dit : que l’Afrique fut toujours féconde en monstres, le fait qu’il suppose peut s’expliquer ainsi : la rareté des eaux dans ces contrées où une chaleur excessive et continuelle dessèche tout et excite une soif ardente forçant tous les animaux indistinctement à se rassembler dans le petit nombre de lieux où elles se trouvent ; ces animaux qui, en étanchant leur soif, recouvrent toute leur vigueur, se mêlent ensuite avec des individus d’espèce différente qu’ils trouvent à leur portée ; de là cette multitude de monstres qu’on y voit. Mais jusqu’ici on a rarement tenté de combiner et de croiser ainsi des plantes d’espèce différente ; et nous n’avons que très peu d’observations sur ce sujet. Cependant si des combinaisons de ce genre étoient possibles, elles seroient plus en notre disposition que celles des différentes espèces d’animaux, qui ne peu-