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succèdent à celles qu’on a laissées, en deviennent plus beaux et plus précoces, ce qui vient manifestement de ce que la sève alors ayant moins de parties à nourrir, n’en nourrit que mieux celles qui restent. D’ailleurs, on sait que, si l’on n’ôte pas à un arbre une partie de ses fleurs, la première fois qu’il fleurit, il s’épuise et meurt bientôt[1].

450. Il faudroit voir encore ce qui arriveroit, si l’on ôtoit, deux années de suite, à un arbre à fruit, toutes ses fleurs ; à un chêne, tous ses glands ; et en général, à un arbre de forêt, tous ses embryons ; selon toute apparence, il donneroit, la troisième année, ou de plus gros fruits et en plus grand nombre, ou

  1. Si cette assertion étoit fondée, les arbres à fruits que l’homme ne cultive pas, et dont la première floraison a lieu dans un temps calme, mourroient tous. Or, ces arbres ne meurent pas. Cette assertion est donc dénuée de fondement, à moins qu’on ne suppose que la culture produit dans les arbres de jardin une surabondance, un luxe de sève.