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piens ou ces autres nègres si charnus et si bouffis dont nous parlions, il se pourroit qu’ils fussent très sanguins, et fussent à l’intérieur d’une couleur rouge que leur peau noire déroberoit à la vue[1].

  1. Un paysan qui voudroit résoudre cette question, considérant, d’un côté, la couleur des nègres ; de l’autre, l’extrême chaleur qui règne dans leur pays, diroit tout simplement : ce sont des hommes rôtis par le soleil ; car, après tout, on ne voit point de nègres dans les pays froids, ni d’hommes fort blancs dans les pays chauds. Ainsi la grande chaleur est la cause nécessaire de cette couleur noire ; mais il ne s’ensuit pas de là qu’elle en soit la cause suffisante ; puisque les habitans de Sumatra, qui sont presque sous la ligne, et qui habitent un pays fort bas, ne sont pas très noirs. De plus, un nègre qui a peur, pâlit sensiblement ; mais il ne devient pas blanc pour cela. Cette couleur dépend donc en partie du sang, en partie de la peau. Leur sang est d’une couleur beaucoup plus sombre que le nôtre. Cette couleur combinée avec celle d’une peau très basanée, paroît être la cause de leur couleur noire, Quelques physiologistes prétendent qu’à ces deux causes il faut ajouter la nature et la constitution de leur tissu cellulaire ;