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396. On peut encore juger de la qualité des eaux par la nature des lieux où elles prennent leur source ; et, en général, de ceux d’où elles viennent. L’eau de pluie est celle qu’on préfère en médecine, à cause de sa ténuité. On dit pourtant qu’elle se putréfie aisément ; ce qui peut venir de cette ténuité même de ses esprits. Ces eaux de pluie qu’on recueille dans des citernes, telles qu’on en voit à Venise et dans d’autres lieux, n’en sont pas plus salubres ; ce qui vient sans doute de ce que les toits des maisons empêchent que le soleil n’agisse dessus. L’eau de neige fondue doit être d’autant plus suspecte, que les peuples qui habitent au pied des montagnes à neige, ou sur leur pente, sur-tout les femmes, sont sujets, à cause de ces eaux de neige qu’ils boivent, à avoir des goîtres[1]. L’eau de puits, à moins qu’elle ne soit sur un fonds de

  1. Grosse tumeur qu’ont au cou quelques habitans du Valais, et quelques femmes de Semur, ville où les eaux sont crues et séléniteuses.