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ou sur le violon, sont d’une rapidité au moins égale à cette génération ou à cette destruction du son. Et la langue, qui n’est rien moins qu’un instrument fort délié ne laisse pas de faire avec assez de facilité autant de mouvemens qu’en exige la prononciation des différentes lettres dont les mots sont composés. Mais cette génération si prompte du son est cent fois moins étonnante que cette rapidité avec laquelle il se porte aux plus grandes distances et dans toutes les directions. Par exemple, si une personne, étant dans une plaine, prononce quelques mots à voix haute, sa voix remplit tout l’espace qui l’environne ; aux extrémités de cet espace on distingue les articulations les plus délicates d’où résultent ces mots, et dont chacune se trouve toute entière dans les plus petites parties de l’air environnant ; le tout en moins d’une minute[1].

  1. Son assertion est fort au-dessous de la réalité ; la voix de cette personne, en moins d’une seconde, ébranle la masse d’air que pourroit contenir