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lenteur de leur succès ne détruit point ce qu’il a d’étonnant. Tout considéré, s’il nous est permis de hazarder une conjecture qui, à la première vue, semblera étrange, nous serions portés à croire qu’il y a ici quelque action d’esprit à esprit ; je veux dire que les esprits du maître agissant sur ceux du disciple, y produisont une certaine disposition, qui d’abord excite le dernier à imiter son modèle, puis à faire des efforts réitérés pour limiter de mieux en mieux. Mais les opérations qui sont une conséquence de l’action d’esprit à esprit, sont un sujet que nous nous proposons de traiter dans le lieu convenable, et principalement dans la recherche qui aura pour objet la force de l’imagination ; c’est un des plus profonds mystères de la nature. Quant à ce qui regarde la faculté d’imiter, l’observation prouve assez que l’homme et quelques autres animaux en sont doués. On sait avec quelle exactitude et quelle facilité le singe et la guenon imitent les mouvemens de l’homme ; et dans la chasse