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exemple, l’éclair d’un coup de canon frappe l’œil, plutôt que le bruit ne frappe l’oreille. On sait aussi que, lorsqu’on est à une certaine distance d’un homme qui fend du bois, avant d’entendre le bruit du premier coup, on voit le bras de cet homme se relever pour donner le second. De même, lorsque le tonnerre est encore fort éloigné, on voit l’éclair long-temps avant d’entendre le bruit ; le temps qui s’écoule entre ces deux momens, est proportionné à la distance du nuage orageux.

211. Lorsque des couleurs frappent la vue, on ne les voit point s’affoiblir et s’effacer par degrés ; mais, tant qu’on les voit, elles paroissent avoir toujours la même force ; au lieu que les sons s’affoiblissent et s’évanouissent peu à peu. La raison de cette différence est que les couleurs ne dépendent point du mouvement de l’air, comme les sons. Or, une preuve que le son dépend en partie de ce mouvement local de l’air, et que ce mouvement en est la cause sine qua